Les Alençonnais auraient dû repartir avec au moins deux points de Vendée, samedi soir. Chez un leader loin de leur être supérieur, ce sont en effet les Bas-Normands qui ont eu la maîtrise de la rencontre.

Malheureusement, un arbitrage sévère et des erreurs individuelles ont précipité la 1^re défaite de la saison des Ornais. Qui plus est dans les arrêts de jeu de la partie, sur un second penalty pour La Roche transformé par Mingo face à... Christian Pouabé (2-1, 90+1'). Le défenseur alençonnais avait en effet pris la place de Stanislas Flandrin dans les buts dans la mesure où ce dernier venait de se faire exclure pour une faute comme dernier défenseur. Il s'agissait également de la seconde expulsion pour Alençon après celle infligée à Dias Ngandzami (78'). Le technicien de la cité des ducs était forcément amer et ironisait. « Le foot est loin d'être une science exacte... On a rendu, en terme de qualité de jeu, notre meilleure copie depuis le début du championnat. Mais voilà, on s'est une nouvelle fois mis en danger tout seul et nous leur avons tout simplement donné deux buts. De plus l'arbitrage a été déplorable. Certes, le tacle de Dias Ngandzami était spectaculaire. Mais il tombait des trombes d'eaux, ce qui a amplifié l'impact. En tout état de cause ça ne méritait qu'un jaune. M. Muriel a décidé de donner un coup de pouce aux Vendéens. »

Beau joueur, l'entraîneur de La Roche-sur-Yon, Vincent Rautureau reconnaissait volontiers tout en bloc. « Alençon ne doit pas prendre le premier rouge. De même, le premier penalty qui nous est accordé est limite. Le nul aurait été plus logique. Maintenant, nous formons un vrai groupe. On se sert les coudes et ça nous permet d'arracher des victoires comme celle-ci ». De victoire, Alençon en aura bien besoin pour se remettre d'un tel scénario. Et celle-ci sera de toute façon impérative samedi prochain à domicile face à une formation de Châteaubriant faisant partie des mal classées.

LA ROCHE - ALENÇON : 3-1 (1-0).

BUTS. La Roche : Charrier (23'sp, 95'), Mingou (91'sp). Alençon : Paris (67').

Arbitre : M. Muriel.

AVERTISSEMENTS. La Roche : Zéroual (58'). Alençon : Fofana (21'), Deslandes (40'), François (70'), Doukaini (82').

EXPULSIONS. Alençon : Ngandzami (78'), Flandrin (91').

LA ROCHE : Chauray, Mitri, Duprat, Souchet, Zéroual, Dioclés (Fradet, 82'), Chevalier (Eyobélé, 87'), Teillet (Mercier, 73'), Grellier, Mingou, Charrier. Entraîneur : Vincent Rautureau.

ALENÇON : Flandrin, Deslandes, Mével, Laurenzana, Pouabé, François (Camara, 72'), Fofana (Doukaini, 82'), Ducreux, Ameyapoh (Ngandzami, 66'), Paris, Juin. Entraîneur : Olivier Pichard.

Cyrille François, Marc Paris et Christophe Juin font office de rescapés. Un soir de novembre 2004, l'aventure alençonnaise en Coupe de France s'était arrêtée au 7^e tour à La Roche-sur-Yon (3-1). Les locaux étaient alors en CFA2, les Ornais en DH. De l'équipe qui avait foulé la pelouse du stade vendéen, seul ce trio fait encore partie du groupe régulièrement convoqué par Olivier Pichard. Côté vendéen, deux ans plus tard, ils sont six (Souchet, Teillet, Zéroual, Mitri, Fradet et Mingou) à être encore de la partie.

De ce funeste soir éliminatoire (Luntala avait sauvé l'honneur à la 88') les « rescapés » ornais ont d'abord en commun le souvenir du... stade. « Il est magnifique, c'est un beau complexe, avec une très grande tribune », note Christophe Juin. « La pelouse avait été refaite, et je pense qu'il n'y a pas de plus beau stade en National », estime Marc Paris. « Ce sont des équipements de L2 », avance même Cyrille François.

Quant au match de 2004, c'est bien sûr un mauvais souvenir pour les Alençonnais. « On avait bien commencé, mais en loupant des occasions, on avait payé cash notre différence de niveau », souffle Christophe Juin. « On était un peu passés à côté du match, résume Cyrille François. C'était l'année de notre montée en CFA2, et cette élimination avait été notre première contre-performance ». « Ça doit nous motiver pour prendre une petite revanche, sourit Paris. Physiquement, techniquement et mentalement, on est quand même meilleurs qu'il y a deux ans. Et on est plus soudés qu'en début de saison. »

Même volonté du côté de Christophe Juin, pour qui « la situation est différente qu'en 2004. Là on est habitué à la CFA2. On va à La Roche pour ramener au moins le nul. Notre début de saison n'est pas catastrophique, mais moyen quand même. Il nous manque quelques points. » Avec Saint-Lô, les Vendéens et les Ornais sont les seules formations encore invaincues. Mais avec 12 points (1 succès 4 nuls) est déjà à six longueurs de La Roche (4 succès 1 nul). « C'est en effet un match référent chez une équipe de haut de tableau, assène Cyrille François. On part un peu dans l'inconnu, d'autant que nous ne sommes pas encore compétitifs. Mais depuis une dizaine de jours, on sent une bonne dynamique dans le groupe. Nos quatre buts à L'Aigle en témoignent. » La Coupe de France aura-t-elle servi de déclic cette fois-ci ? Réponse à La Roche.

François BOSCHER.

Marc Paris réalise au moins un coup d'éclat par saison. Le hat trick réalisé en ce début septembre dans le Morbihan (3-2) laisse cependant présager d'autres exploits de ce type. L'année passée, il lui avait fallu attendre le 21 janvier pour marquer au moins trois buts au cours d'une même rencontre. C'était en déplacement à Vannes, là aussi lanterne rouge. Il faut dire que les trois premiers mois, il les avait passés à Mondeville en CFA, et qu'il avait dû digérer ensuite un retour aux sources peu évident...

Ceci est maintenant bien loin et Marc Paris est de nouveau celui qui montre le chemin à suivre à sa formation, comme il l'avait fait lors de l'accession en CFA2. La victoire était en effet plus que souhaitée à Locminé, samedi dernier : « On avait besoin des 4 points pour prendre confiance. On apprend à se connaître et nous sommes en phase de construction. On commet encore quelques erreurs individuelles qui nous coûtent cher, j'espère donc que le bloc défensif qui est logiquement notre point fort va monter en puissance. Ceci étant, je ne suis pas le seul à avoir apporté cette victoire. Le groupe dans son ensemble a été bon. »

Olivier Pichard avait procédé à quelques changements tactiques gagnants avant le déplacement en Bretagne. L'entraîneur ornais est notamment passé d'un seul attaquant, à un duo, à la pointe de son attaque : « Kofi (Ameyapom) qui joue à mes côtés est un très bon joueur, continue Marc Paris. Personnellement, je préfère tourner autour d'une deuxième pointe, plutôt que d'être seul. Cela permet de m'économiser plus durant un match et ainsi, d'être beaucoup plus lucide devant le but. »

Après ses onze buts de la saison passée (quatre en CFA et sept en CFA2), l'ancien meilleur buteur de DH (23 réalisations en 2004-2005) souhaite atteindre la fourchette de quinze à vingt buts en fin de saison. Quand à sa formation, si elle continue sur cette voie, il envisage de la voir terminer « facilement dans le top 5 ». Reste à confirmer ce premier succès face à La Montagnarde, samedi (18 h) à domicile.

« On a perdu, il faut l'accepter. » Voilà quelle était la réaction de Philippe Plunian à la fin du match. En effet, les Locminois ont été dominés tout au long de la première mi-temps. « Notre niveau au cours de la première période était indigne d'un niveau de CFA2 », avouait le coach locminois. Alençon, bien en place, méritait donc sa victoire, mais les Normands étaient quand même fébriles et peu sûrs d'eux. « Nous sommes contents de la victoire, et j'espère que cela va nous libérer de notre crise de confiance », expliquait Olivier Pichard, l'entraîneur ornais. Après une heure de domination nette, les Ornais arrivaient enfin à ouvrir le score. Et c'est à ce moment-là, que Locminé décidait de presser plus haut et de faire jouer leurs adversaires. « On a été fébriles dans la dernière demi-heure, mes joueurs ont peur, ils ont besoin de gagner », dénonçait le coach normand. Philippe Plunian avait une autre explication : « Au moment où on relève la tête, il nous tue en marquant ce premier but. Mais leur victoire n'est pas volée, nos erreurs individuelles nous ont coûté très cher. » Philippe Plunian retenait quand même la seconde mi-temps et les bonnes performances de certains de ses joueurs. Quant à Olivier Pichard, il espère voir son équipe reprendre confiance en elle et prouver que son groupe est de qualité. La Saint-Co devra en faire autant pour abandonner la place de lanterne rouge qu'elle vient d'hériter.

LOCMINÉ - ALENÇON : 2-3 (0-0)

BUTS. Locminé : Bourahla (82'), Deslandes (csc, 94'). Alençon : Paris (68', 84', 94').

AVERTISSEMENTS. Alençon : Deslandes (79'), François (91').

LOCMINÉ : Flegeo - Caro (Le Douarin, 76'), M'Billampassi, David, Catan - Gigou, Jubert (Brulu, 45'), Thomas, Chekkal (Le Yondre, 45') - Koulibaly, Bourahla. Entraîneur : Philippe Plunian.

ALENÇON : Flandrin - Cutullic, Mevel, Deslandes, Pouabe - Camaran, Fofana, François, Paris - Ameyapom (Ngandzami, 75'), Juin (Doukaini, 88'). Entraîneur : Olivier Pichard.

Sidney Faye a vu deux fois rouge en deux rencontres. Lors de la première journée, contre Saint-Lô le 12 août dernier, le défenseur de l'US Alençon avait rejoint les vestiaires en deuxième mi-temps sur un deuxième carton jaune (52'). Après avoir purgé une suspension d'un match, il a vécu la même mésaventure samedi face à Mayenne et a été contraint de quitter la pelouse à la 30^e minute de jeu. Deux sorties bien sévères pour l'arrière ornais qui l'année dernière n'avait été expulsé qu'au cours de la douzième journée. « Ces cartons sont trop forts, estime Faye. Dans les deux cas le premier jaune est justifié mais le deuxième est plus douteux. Pour le match de Mayenne, il y a faute sur l'action mais ça ne mérite pas cette sanction. Je pense qu'il y avait un peu de tension, l'arbitre était sous pression et elle (l'arbitre Mme Robin, NDLR) a été un peu influencée dans sa décision. » Une décision lourde de conséquence puisque le joueur devra subir une nouvelle suspension d'un match au minimum. « J'attends le jugement, reprend l'Ornais. Je pourrais manquer une ou deux rencontres, je n'ai pas fait de grosses fautes mais c'est mon deuxième rouge. » Le joueur préfectoral pense néanmoins que ces sanctions auront servi d'avertissement : « Je dois faire un peu plus attention dans mes interventions, c'est une faute que j'aurais pu éviter. Je suis loin des buts, il n'y a pas d'action vraiment dangereuse, mon geste est inutile. Le carton m'aura permis de gagner en expérience, je tâcherai à l'avenir d'éviter ce genre d'erreurs ».

Dans une équipe disposant de nombreux joueurs défensifs, les erreurs du joueur pourraient le faire perdre de son importance au sein du groupe. « Je ne pense pas, rétorque Faye. Personne n'est titulaire indiscutable et je n'ai pas été critiqué là-dessus par l'entraîneur. Je crois qu'il considère également que ma sortie est sévère. De toute façon, je vais continuer à travailler et je ferai tout pour prouver que j'ai ma place dans l'équipe. »

D'un point de vue plus général, on peut voir dans les mésaventures de Sidney Faye le signe de la fébrilité d'un club qui a besoin de se rassurer, notamment en défense. L'équipe préfectorale a en effet cédé plusieurs fois sur des erreurs à l'arrière. Une hypothèse que le joueur refuse de confirmer. « Dans ces matchs, ce sont les circonstances de jeu qui amènent les buts, la défense n'est pas toujours en cause. Contre Mayenne, l'équipe a bien tenu même si on aurait pu éviter le but. Pour l'instant on n'a pas encore gagné un match, même en amical. Il nous faut encore ce match référence qui nous lancerait dans la saison. Je pense qu'on a un groupe capable de bien figurer dans le championnat. » Le prochain match, samedi prochain, face à Locminé, lanterne rouge du championnat pourrait être l'occasion pour l'équipe de la cité des Ducs d'engranger sa première victoire, de son côté, Sidney Faye, devrait également retrouver le terrain... avec l'équipe réserve.

Olivier SAINT-PAUL